Saturday, April 22, 2006

Appuyons la lutte populaire au Népal!

À bas la monarchie!
Non à l’ingérence – Cessez toute aide au régime de Gyanendra!

Depuis deux semaines, un mouvement profond et puissant a envahi les villes du Népal. Des centaines de milliers de personnes défient ouvertement les couvre-feux, les ordres de « tirer pour tuer », les matraques et les gaz lacrymogènes, et ont pris la rue pour exiger la fin de la monarchie féodale. Malgré des centaines d’arrestations et de blesséEs aux mains de la police (au moins six personnes ont déjà été assassinées par les forces de l’ordre), le mouvement continue de s’étendre et mobilise des secteurs de plus en plus vastes de la société népalaise. Les fonctionnaires et les employéEs du redouté ministère de l’Intérieur ont désormais rejoint les travailleurs et travailleuses, étudiantEs, intellectuelLEs, journalistes, médecins et avocatEs. L’ensemble des observateurs conviennent que le mouvement actuel a déjà surpassé celui de 1990, qui avait forcé la ré-institution du système parlementaire. Le succès de cette vague de lutte nouvelle et massive exige rien de moins que la fin de la monarchie et l’établissement d’une république dans laquelle le pouvoir politique sera véritablement transféré aux mains du peuple.

Comme il fallait s’y attendre, cet immense soulèvement de masse contre des siècles d’oppression féodale et de domination étrangère au Népal a eu pour effet d’amener les classes dominantes et leurs soutiens internationaux à multiplier les manœuvres dans le but d’empêcher leur bateau de couler. Le roi Gyanendra – le suzerain féodal détesté – est désormais retranché comme un rat dans son palais royal. Il se trouve littéralement encerclé par ses anciennes victimes – celles dont les vies et le sang ont toujours été la source de sa richesse, celle de sa famille et des classes qu’il sert et représente depuis des décennies, voire même des siècles. En signe de désespoir, ses copains et lui menacent maintenant d’instaurer la loi martiale. Ils espèrent qu’en faisant couler encore plus de sang et en intensifiant leur règne de terreur, ils pourront se maintenir au pouvoir et sauver « l’unique royaume hindou au monde ».

Les supporters de Gyanendra à l’étranger, et en particulier les USA, le Royaume-Uni et l’Inde, sont en état de panique. Ils admettent ouvertement la possibilité que le gouvernement s’effondre et que le Népal se transforme en un « État failli » ou « déstructuré »; ils essaient donc de prendre leurs distances avec leur traditionnel homme de main. Naturellement, ce qu’ils craignent, ce n’est pas tant l’apparition d’un « État failli » au Népal. De fait, le Népal est bel et bien un État failli depuis déjà plusieurs décennies. La monarchie féodale et le système social dans lequel elle s’inscrit ont totalement failli à permettre quelque vie décente que ce soit pour la grande majorité du peuple du Népal, qui reste un des pays les plus pauvres de toute la planète. Ce que les grandes puissances craignent par-dessus tout, c’est qu’à travers le soulèvement actuel, le peuple népalais finisse par conquérir le pouvoir politique à l’échelle du pays et qu’il en vienne à déraciner tout le système des rapports sociaux féodaux et de la domination étrangère qui est à la source de la misère qui sévit dans ce pays. Un tel dénouement pourrait servir de tremplin aux deux milliards et quelque d’exploitéEs en Asie, et aux masses opprimées partout dans le monde.

Ce scénario n’a rien d’une vision de l’esprit. Contrairement au mouvement de masse de 1990, le soulèvement actuel a lieu dans le contexte de la progression continuelle de la lutte révolu­tionnaire dirigée par le Parti communiste du Népal (maoïste) [PCN(M)]. La guerre populaire que les maoïstes ont initiée en 1996 se déploie maintenant dans tout le pays et elle englobe 80% du territoire et la majorité de la population du Népal. Dans les bases d’appui révolutionnaires, le peuple a commencé à établir de nouvelles institutions pour répondre à ses besoins et réorganiser la société sur une base de non-exploitation, en assurant une véritable égalité nationale, de caste et de genre. Au cours de ces 10 ans, des millions de personnes en sont venues à appuyer la révolution, et elles n’accepteront rien de moins qu’un véritable changement révolutionnaire. L’Armée populaire de libé­ration possède maintenant sept divisions, et on compte aussi une milice révolutionnaire regroupant des milliers d’autres personnes. Le peuple du Népal est désormais équipé pour parer efficacement l’armée royale meurtrière, armée et entraînée par les USA, l’Inde et les autres puissances étrangères. En outre, la direction du PCN(M) défend une vision d’ensemble cohérente d’une société radicalement différente, et elle agit consciemment dans le cadre de la lutte internationale pour éliminer l’impé­rialisme. Comme ce fut toujours le cas historiquement dans des situations de ce genre, ces réalisations du peuple népalais ont été qualifiées de « terrorisme » par les gouvernements impérialistes. Mais ce sont précisément ces grandes avancées révolutionnaires qui ont jeté les bases à l’entente conclue il y a quelques mois entre les principaux partis parlementaires et le PCN(M), qui a eu pour effet d’isoler complètement la monarchie et de mettre la table au soulèvement actuel.

En même temps – et pour les mêmes raisons – le danger d’une intervention militaire étrangère augmente de jour en jour. Les grandes puissances et leurs « diplomates » s’activent afin de trouver une manière de faire dérailler le mouvement; elles souhaitent en particulier briser l’alliance entre les partis parle­mentaires et la révolution maoïste et sauver la monarchie, autant que possible – ou à tout le moins ses composantes principales. Si la monarchie ne peut plus être maintenue en tant que telle, les grandes puissances sont déterminées à trouver une autre façon d’écraser les aspirations populaires. Voilà pourquoi la menace d’une intervention militaire augmente, au fur et à mesure que la lutte populaire se rapproche de la victoire.

Dans ce contexte, les forces progressistes de partout à travers le monde doivent se tenir du côté de la lutte du peuple du Népal. Nous devons soutenir la revendication de la fin de la monarchie par tous les moyens possibles, et exiger la cessation immédiate de toute aide et de tout soutien au régime de Gyanendra. Il faut affirmer haut et fort et dès maintenant, que nous résisterons de manière déterminée et massive à toute intervention militaire étrangère, quelle qu’elle soit. (19/04/2006)
Nord, Sud, Est, Ouest – Unissons les luttes populaires!

Le Comité d’organisation provisoire (Europe)
Mouvement de résistance populaire mondial
(World People’s Resistance Movement, WPRM)
www.wprm.org
Contact : WPRM (Europe) : wprm@wprm.org

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